De facture exceptionnelle, c’est l’un des rares vins d’ici à pouvoir honorer…la cuisine hypotoxique et tonique telle qu’elle se décline avec panache au Spa Eastman.
Quand un établissement priorise la santé globale et les saines habitudes de vie, il est tout naturel que cela se reflète dans sa propre cuisine d’abord et jusque dans sa carte des vins. On ne s’attendrait pas à moins.
Gérard Marinovich n’a pas tardé à le comprendre. La carte des vins qu’il a composée pour le Spa regroupe une belle sélection de vins de toute provenance, majoritairement biologiques, c’est-à-dire élaborés à partir de raisins cultivés sans aucun additif chimique. Également soucieux de s’approvisionner localement autant que possible, il a tendu la main à des producteurs locaux intéressés à travailler selon les principes de l’agriculture raisonnée ou de la biodynamie.
Gérard Marinovich, entrepreneur visionnaire
Juillet 2016. L’occasion s’offre à moi de déguster le premier blanc de la Cuvée Spa Eastman. Ce jour là, j’étais venu entendre la conférence de M. Gérard Marinovich, V.P. du Spa Eastman et oenophile impénitent.
Elle portait sur la certification bio, les vins naturels, ceux cultivés en biodynamie et en agriculture raisonnée. Et sur la différence entre un industriel, un conglomérat et un vigneron. « On ne peut parler », disait-il, « de raisin parfait si l’on exige de la vigne des rendements démesurés ou si on l’asperge sans discernement de pesticides et autres indélicatesses. Jetez un coup d’œil à notre carte des vins et vous constaterez que les vins organiques y sont en majorité. Vous en trouverez même un qui est produit dans la région immédiate par l’un des meilleurs artisans de la profession ».
De quel vin s’agissait-il, je tenais à le savoir, je voulais surtout y goûter et je l’ai fait. Trois fois plutôt qu’une!
Cuvée Spa Eastman : notes de dégustation
C’est un rare privilège d’avoir pu goûter les trois premiers millésimes de ce vin quelque peu confidentiel, sachant que la production annuelle de la Grange Hatley, le vignoble qui l’élève, dépasse à peine les 5 000 bouteilles. Tous cépages confondus!
Et là-dessus, me demanderez-vous, combien de blanc de la Cuvée Spa Eastman? Je ne saurais le dire avec exactitude, mais trop peu assurément pour tenir jusqu’à la cuvée prochaine, même si les quantités ont augmenté d’un millésime à l’autre.
Dégustés à une année d’intervalle, les deux précédents m’avaient paru très différents. Le premier m’avait fait toute une impression, facile et rafraîchissant, du genre que l’on consomme sans modération par une belle journée d’été. Ce vin m’avait rappelé un lointain séjour en Corse. On achetait directement des producteurs un délectable petit muscat tout rond, tout parfumé, qui faisait parfaitement notre bonheur. Rarement depuis avais-je retrouvé le même plaisir à déguster un vin frais, délicat, si pétulant et si harmonieux. Or, le muscat n’entrait aucunement dans la composition de celui-ci et c’est bien ce qui m’avait le plus étonné !
Celui de l’an dernier m’a semblé à la fois plus complexe, plus charpenté et plus sérieux. C’est comme si, par un savant dosage de cinq cépages, Riesling, Pinot Gris, LaCrescent, St-Pépin et Vandal Cliche, le maître de chai avait voulu le faire évoluer, s’il avait cherché à le faire passer de l’apéro à la table. Du travail d’orfèvre, sans doute, mais autant vous le dire, la qualité de l’émotion ressentie n’était plus tout à fait la même. C’est assez personnel, j’en conviens.
Cette année, le Vandal Cliche n’entre plus dans la recette et je suis persuadé que les dosages ont été réajustés avec grande minutie. Résultat, ce vin se situe à peu près à mi-chemin entre les deux autres et, à mon avis, il est le plus équilibré, le plus achevé et le meilleur des trois. Une rondeur qui enveloppe « soyeusement » les papilles et juste assez de tonus pour savoir se tenir à table.
Jean-Paul Martin, artisan d’exception
Bourguignon d’origine arrivé au Québec en 1992, il œuvre d’abord comme formateur à l’Institut de Technologie Agroalimentaire puis comme consultant en viticulture et en vinification auprès de différents vignobles québécois. Il est notamment maître de chai au réputé Domaine les Brome depuis mars 2000, et directeur de chai pour Les Vallons de Wadleigh.
Depuis 2009, il est propriétaire du vignoble Grange Hatley qui compte 3600 plants de vigne, St-Pépin, Riesling, Pinot Grigio et LaCrescent, tous des cépages exprimant bien leurs qualités aromatiques dans un climat froid et une saison de mûrissement plutôt courte. Des conditions parfaites pour faire de grands vins blancs!
Les produits du vignoble sont présents sur la carte des vins de plusieurs grandes tables des Cantons-de-l’Est: Auguste, Bistro Quatre Saisons d’Orford, Lo Ré, Manoir Hovey ainsi que le Spa Eastman, sous étiquette maison.
Quant à la Cuvée Spa Eastman, on ne la trouve qu’au Spa. C’est bien loin d’être désagréable.