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Art de vivre

Deuils et rituels

Est-ce que vous vivez des deuils, qu’ils soient récents ou plus anciens?

Si oui, force est de constater que les deuils entraînent des répercussions importantes pour nous. Ces impacts peuvent s’échelonner sur de longues périodes si on ne fait rien. Il devient donc essentiel de travailler nos deuils si nous voulons développer de saines habitudes et pour vivre de l’apaisement au niveau du cœur.

Les formes de deuil

Précisons ici que le deuil ne touche pas uniquement le décès d’un être cher. Le deuil est aussi associé à:

  • Une séparation ou un divorce;
  • Un congédiement;
  • Une restructuration ou encore au départ à la retraite;
  • La perte d’une amitié qui nous était chère;
  • Le renoncement à un projet de vie comme celui d’avoir des enfants
  • Les deuils en blanc que nous vivons quand un de nos proches est atteint de pertes cognitives, on ne reconnait plus ses comportements ou ses paroles;
  • Les deuils de la relation idéale comme d’avoir à faire le deuil de la relation au père, à la mère ou aux enfants telles que nous l’aurions espéré et j’en passe.

Souvent le deuil entraîne avec lui un sentiment de vide intérieur, de la tristesse, de la peine, le chaos, de la confusion ou encore alimente les manques et les regrets. Toutefois lorsqu’il est bien vécu, il peut aussi révéler de la beauté et rapprocher les gens. À cet effet, il n’est pas rare que des clients contactent l’amour, la compassion, la reconnaissance et de la gratitude. Souvenons-nous que le deuil prend la couleur de ce que nous lui associons, de la place que nous lui faisons dans notre cœur ou de l’héritage que nous en retirons.

L’importance des rituels

Osons aller dans le processus de deuil en douceur. Apprivoisons petit à petit ce qu’il nous fait vivre. Mettons en place de petits rituels qui nous font du bien. Tout ceci dans l’objectif de goûter au deuil sous un angle nouveau pour en retirer quelque chose de précieux et de réconfortant.

Malheureusement, nous vivons dans une ère de rapidité et d’évitement. La volonté des gens est de vite tourner la page et passer à autre chose. Il y a de moins en moins de rituels et si on pouvait, on l’éviterait. Mais un deuil, quel qu’il soit, ne dure pas 30 secondes. Comme bien des choses, il nécessite de prendre le temps de s’arrêter pour apprivoiser la souffrance.

C’est une étape de la vie qui amène son lot de pleurs tout comme il y a des moments de rire ou de fou-rire. Accueillir le deuil et le vécu qui en découle, oser mettre des mots sur les maux au lieu de s’organiser tout seul. S’accorder le temps nécessaire pour s’occuper de soi. S’autoriser à vivre toute la gamme des émotions qui doivent être vécues. Ensuite, faire place aux souvenirs avec la complicité de nos proches. Prendre le temps tout simplement.

Voici une image pour bien illustrer mes propos. Supposons que nous voulons prendre notre voiture pour aller quelque part et que nous ne mettons pas de carburant, nous n’arriverons jamais à destination. C’est la même chose avec le deuil. Si nous voulons avancer sans faire place à nos émotions, nous n’arriverons jamais à destination. Osons faire face à ce que nous vivons en toute humilité. Parlons de nos émotions pour alléger la peine, le ressentiment ou la tristesse. Savez-vous que pleurer fait un bien fou. Les larmes, lorsqu’elles sont évacuées, libèrent une charge émotive. Ensuite, elles donnent accès à d’autres émotions plus positives telles que la joie, le soulagement l’espérance, l’apaisement et plus encore. Libérer les émotions permet également d’accéder à la réalité.

Il est important de trouver un endroit où déposer nos peines, notre chagrin ou notre souffrance. C’est pourquoi je recommande fortement de parler avec des personnes de confiance qui sauront t’écouter sans nécessairement chercher à te donner des conseils. Demander de l’aide est normal. Le deuil est tout un processus qui demande du soin, de l’attention, de la douceur, de la bienveillance, de l’accueil, de la sensibilité, de la compréhension. Le rituel fait partie des outils puissants qui favorisent l’apaisement à la suite d’un deuil.

Quoi faire au quotidien

Les rituels sont composés de petits gestes symboliques qui font du bien dans le moment présent.

  • Allumer des chandelles;
  • Diffuser des huiles essentielles;
  • Prendre un bon bain;
  • Écouter une musique qui réconforte le cœur,
  • Écouter une émission qui fait rire.
  • Ça peut aussi être de prendre la photo du défunt, d’allumer une bougie à son attention et de l’honorer.
  • De prendre le temps d’exprimer quelque chose, de se rappeler d’un bon souvenir, d’écrire nos mémoires,
  • S’intérioriser en prenant le temps de regarder où on en est,
  • Prendre contact avec ce qu’on ressent dans le moment présent lorsqu’on pense à la personne décédée ou à la situation difficile que l’on traverse. Poser un geste symbolique en lien avec ce qui est vécu à l’intérieur.

Comme nous sommes tous différents, reconnaître que nous vivons le deuil de façon différente. Revenir à ce qui est important pour soi dans toutes les petites actions qui seront mises en place. Pour certaines personnes, il est important d’avoir la foi en plus grand que soi. S’en remettre en plus grand que soi pour transformer ma situation difficile, pour nourrir notre âme, notre cœur et notre être.

Le pouvoir du rituel réside dans sa capacité de transformer rapidement quelque chose de négatif en quelque chose de positif. Cela n’a rien à avoir avec de la magie. Quand le geste est adéquat et que tous les éléments sont au bon endroit au bon moment cela permet la transformation de l’intérieur. Voyons le rituel comme un raccourci à mieux vivre le processus de deuil. Ce processus vient nourrir les besoins spirituels de l’être humain. Ça fait du sens.

Quand quelqu’un qu’on aime décède ou nous quitte, on passe souvent par une perte de sens. Quand on vit une situation difficile que nous n’avons pas demandée, la vie fait moins de sens. C’est un moment de verticalité qui éveille le désespoir et la noirceur. Le processus du deuil aide à récupérer du sens. Quand ça fait du sens, nous sommes capables de réaliser de bien belles choses.

Arrêtons de traiter le deuil comme étant un sujet tabou. Honorons la vie à travers la mort et honorer la mort à travers la vie. L’une ne va pas sans l’autre. À tout moment quelque chose meurt alors qu’une autre renaît à la vie.


Apaiser l’âme en deuil

Claudine Blier donne une retraite du 17 au 20 novembre prochain.

C’est à partir de nos sens que se vit un deuil, quel qu’il soit. Le deuil d’un être cher, le deuil d’un rêve ou d’un projet, le deuil d’une relation ou d’une amitié ainsi que toutes autres formes de deuil.