Les premières neiges font une jolie nappe de clarté dans nos journées de plus en plus privées de lumière. Nous nous acheminons, en effet, vers le solstice d’hiver, un jour qui comptera seulement 8h30 de luminosité!

Ce jour-là, le 21 décembre, marquera le début officiel de l’hiver. Le Soleil se lèvera à 7h27 sur le Québec, et se couchera à 15h58, pour laisser place à la plus longue nuit de l’année, soit 15h30 d’obscurité!

Beau temps pour les marmottes!

Un temps d’immobilité

Ce moment de l’année a toujours impressionné les humains, toutes cultures et époques confondues. Toute vie sur terre dépend du soleil, alors si l’astre du jour se met à décliner…

Pour les Premières Nations, c’est Pee cee magagaka — le Soleil se tient immobile—, un temps de réflexion, de communion et de préparation.

Ensuite, dès le 22 décembre, le « soleil invaincu », comme disaient les anciens romains, rebondit et augmente chaque jour son temps d’illumination. Un phénomène célébré à travers les âges, et porteur de joie, d’espoir, de nouveau départ.

Mais pour le moment…

Dormons donc!

Du point de vue de la médecine chinoise, « nous devons profiter des jours plus courts et de la noirceur pour recharger nos batteries », explique Marie-Claude Rodrigue, professeur de Qi gong et co-directrice-fondatrice de l’école Fragments Libres, à Montréal. Cela crée les conditions idéales pour ralentir, rentrer dans le cocon et se ressourcer dans le silence. « En suivant cette phase du cycle de la nature, nous garantissons un renouvellement de notre énergie au printemps, où nous pourrons germer, pousser avec force et créativité, puis fleurir en été », ajoute-elle.

Toutefois, si les longues nuits de décembre nous incitent à dormir davantage, la lumière du jour demeure une puissante alliée de mieux-être.

S’appuyer sur le pouvoir de la lumière

Une bonne façon de profiter du pouvoir de la lumière est de méditer juste avant l’aube, soutient Krystine Saint-Laurent, riche d’une carrière d’infirmière doublée d’une formation en Ayurveda, la médecine traditionnelle de l’Inde. « On se couche avant 22h (ça fait déjà 5 heures qu’il fait noir), et on se lève quinze minutes avant le soleil pour méditer. Lorsqu’on ouvre les yeux après la méditation, le lever du soleil a sur nous un réel impact. Il remet à l’heure notre horloge interne. »

 « Simplement s’ajuster à la luminosité naturelle peut faire beaucoup pour harmoniser les cycles hormonaux féminins», ajoute Krystine Saint-Laurent.

Des yeux pour se mettre à l’heure

Car les yeux ne servent pas seulement à voir tout ce qu’il y a à voir en ce monde. Certaines cellules de la rétine, au fond de l’oeil, ne sont pas reliées au centre de la vision dans le cerveau (cortex visuel). Elles réagissent bien à l’intensité lumineuse, mais elles envoient plutôt leurs messages, via les neurones, à notre horloge interne, située dans l’hypothalamus, au coeur du cerveau. C’est là que sont régulés les rythmes de nos différents systèmes (digestif, immunitaire, endocrinien, cycle du sommeil) et qu’ils sont synchronisés avec la lumière du jour. Même un aveugle peut bénéficier, par ses yeux, de ce constant réajustement de l’horloge interne.

La nuit, la lumière nuit

Cette horloge interne sera d’autant plus exacte que notre chambre à coucher sera obscure. La noirceur favorise la production de mélatonine, notre hormone du sommeil. S’il faut absolument une veilleuse dans la chambre, choisissons-la de couleur rouge ou orange, pour minimiser son interférence avec l’horloge interne.