L’autre jour, une participante à mon atelier m’a parlé de sa situation : un cancer en phase terminale. Un être noir, ensanglanté venu la hanter, l’emporter. Cette femme a fait avec moi le week-end d’écriture sensorielle. Au début, ses textes se paraient de mort. Le lendemain, je l’ai invitée à s’adresser à la vie. Là où règne la vie, la mort ne peut rôder bien longtemps. Elle s’est donc adressée à la vie. Dès lors, elle n’émanait plus la même énergie. Son œil s’est illuminé, sa voix s’est mise à rire, son corps s’est délié. Quand elle est repartie chez elle, j’ai senti qu’elle repartait avec un regard neuf sur ses jours. Elle me parlait avec ferveur de ses projets futurs.
Le ressenti est l’eau qui circule dans notre rivière. Il est un mouvement intérieur incessant. Tant qu’on est vivant, on ressent. Ce mouvement est parfois si vif, qu’on a du mal à l’identifier, à le nommer. L’écriture est la démarche qui me permet d’immobiliser, d’incarner mon ressenti dans un corps qu’est le papier pour que je puisse l’observer. Écrire c’est faire un arrêt sur image du film que je vis, c’est prendre une photo du mouvement intérieur.
C’est aussi bien au-delà que d’observer ce qui bouge en soi : l’écriture sert aussi à générer, à choisir, à alimenter le ressenti. Ce que j’écris, quand je le lis, je m’en nourris. C’est un pouvoir créateur puissant. C’est un mouvement circulaire avec lequel je peux orchestrer la symphonie de ma vie!
Je vous invite à en vivre l’expérience lors du prochain week-end d’écriture sensorielle qui aura lieu du 14 au 16 mai prochain (détails : ici ).
Au plaisir de vous rencontrer!
Guylaine