Qu’on le veuille ou non, dès la cinquantaine, le corps commence à changer. Le temps nous rattrape. Notre dos peut commencer à se courber un peu. Sans qu’on s’en rende compte au début. Puis un jour, on voit notre silhouette dans le reflet d’une vitrine. Et on réalise qu’il faut faire quelque chose, sinon le corps vieillit trop vite. Il faut s’en occuper.
Pas de panique! Cela ne veut pas dire de se ruer au gym trois heures par jour. Pas du tout! C’est peut-être tout simplement l’heure d’être attentif pour donner à notre corps ce qui lui fera du bien. Et éviter ce qui lui fait du tort. Le gros bon sens finalement.
Mais une fois que c’est dit, on commence par où?
On est tous dans cet immense chemin et pour chacun, depuis le premier jour de notre vie, on ne sait pas ce que sera le prochain pas. C’est tout un art d’apprendre à se laisser porter, sans résister.
Ne pas être dans la résistance
Au Spa Eastman, j’ai vu cent fois des clients hésiter avant de plonger dans l’eau froide en sortant d’une session de chaleur au sauna. Ils trempaient leur orteil à l’eau et grimaçaient, crispés, juste à l’idée de s’imaginer à l’eau. Pourtant, lorsqu’on accepte d’entrer dans le froid sans résister, un état de bien-être immense s’installe.
Physiquement, se crisper, c’est se tasser sur soi. Rapetisser l’espace qu’on occupait. C’est rétrécir un peu. C’est peut-être aussi vieillir un peu. Se rétrécir de la sorte, c’est résister à ce qui nous arrive. Et ça commence dans la tête. Cet exemple de laisser couler son corps dans l’eau froide sans résister, c’est une image qui illustre bien la vie pour moi. Un beau parallèle avec le processus de vieillissement.
Nous allons tous vieillir. C’est comme ça. On est tous dans cet immense chemin et pour chacun, depuis le premier jour de notre vie, on ne sait pas ce que sera le prochain pas. C’est tout un art d’apprendre à se laisser porter, sans résister.
Au fil des ans (j’ai 74 ans; j’ai de l’expérience!), j’ai évolué, j’ai observé, j’ai expérimenté et adopté de nombreux outils. Aujourd’hui, les clés de mon bien-être reposent sur trois outils bien simples. J’espère qu’ils vous inspireront aussi…
1. Connaître ses émotions
On ne se rend pas compte à quel point on tourne en rond dans nos pensées. Il existe de nombreux outils pour nous aider à rester dans le ici et maintenant, nous rapprocher de nous-mêmes et démasquer les mécanismes qui nous emprisonnent. Ça demande un certain regard et il faut prendre le temps de se questionner, mais c’est un incontournable si on veut vieillir dans la sérénité. Les exercices proposés par Denise Noël sur son blogue « Le pouvoir créateur du coeur » me sont toujours d’un précieux recours pour avancer en moi-même.
2. Développer des approches physiques
Pour éviter d’être toujours en résistance, il est important de développer notre conscience corporelle. D’être conscient de l’état de notre corps. Songez seulement à la manière dont certaines personnes agrippent leur volant en conduisant; on croirait qu’elles ont peur de s’envoler! Est-ce qu’on peut faire ça autrement? Est-ce qu’on ne pourrait pas danser avec nos gestes du quotidien?
Danser dans le mouvement de passer la balayeuse, de laver la vaisselle, danser dans notre mouvement de marcher, et simplement goûter l’instant en calmant (enfin!) notre folle du logis! La pratique de certaines activités physiques spécifiques peut aider à développer cet état. Pour ma part, j’ai adopté un cocktail qui inclut la méthode Essentrics, le Pilates et le yoga. Pour moi, cette pratique quotidienne d’une activité m’aide à développer ma conscience corporelle et à rester attentive aux réactions de mon corps.
Bien entendu, il n’y a pas de formule magique, pas de formule unique. Essentiellement, si on veut que le corps fonctionne bien, il faut lui donner une nourriture de qualité.
3. Manger pour ne pas rouiller!
L’alimentation a toujours été pour moi le pilier le plus important de ma santé. Bien entendu, il n’y a pas de formule magique, pas de formule unique. Essentiellement, si on veut que le corps fonctionne bien, il faut lui donner une nourriture de qualité. Personnellement, au fil des dernières décennies où les connaissances sur l’alimentation ont tant évolué, j’ai fait des choix qui semblent vraiment faire plaisir à mon corps.
Pour commencer, je privilégie les aliments biologiques et les produits locaux lorsque c’est possible. Ensuite, les seules céréales qui entrent dans mon alimentation sont le millet, le sarrasin et le quinoa germé. Je ne consomme plus de blé ni aucune céréale génétiquement modifiée. J’apporte d’ailleurs une attention méticuleuse à tous les produits que j’achète et je m’assure que les mentions « Sans OGM » ou « Nourri sans OGM » soient bien présentes là où elles doivent l’être. Je consomme aussi des légumes et des fruits à satiété et je m’hydrate pour combler les besoins de mon corps.
J’utilise le beurre et les huiles d’olive et d’avocat. J’ai laissé tomber (depuis des lunes!) la margarine, les huiles raffinées et les produits hydrogénés. J’utilise aussi le « lait » d’amande et les « laits » de noix, plutôt que le lait de vache. Je cuisine mes viandes à basse température et je complète mon alimentation avec des lacto-fermentations et des germinations. Tous ces choix sont d’ailleurs la base même de la Cuisine ToniqueMC créée par le Spa Eastman et en partie inspirée des travaux du Dr Seignalet. En m’alimentant de la sorte, j’évite la création d’inflammation dans mon corps. Dehors les brûlures d’estomac et les maux de tête matinaux!
Prenons un exemple très commun : Engraisser des pieds ? Mais non ! Qui n’a pas déjà eu les pieds enflés à la fin d’un repas. On enlève nos chaussures sous la table en cachette et puis à la fin du repas on peine à y glisser nos pieds. Est-ce qu’on a engraissé des pieds durant le repas ? Bien sûr que non. Mais on a enflé d’un peu partout. C’est de l’inflammation !
Cette inflammation « crée de la rouille » dans le corps, disons-le comme ça. C’est une image, mais elle reflète assez bien ce que je veux dire. Une telle inflammation provoque un vieillissement inutile et rapide. Voilà qu’apparaissent arthrite, arthrose, tendinites, bursites et compagnie. Ne pourrait-on pas se donner une cuisine qui, naturellement, ne crée pas cette inflammation ? Oui. Bien sûr, le processus de vieillissement sera toujours là. Mais si les douleurs qui y sont associées s’estompent, on pourra alors se sentir en forme, dans le respect de notre âge.
N’oublions jamais que vieillir, ça commence dans la tête.
Réussir son vieillissement ?
C’est possible, mais cela n’arrive pas par hasard. Si certains chanceux ont le vieillissement naturel facile, ce n’est généralement pas ce qui arrive. J’ai 74 ans et pour moi, vieillir bien, c’est une démarche qui demande une prise de conscience, de l’acceptation, et cela demande aussi de « bouger avec », dans sa tête, dans son cœur et dans son corps. C’est une étape de la vie. Qui exige que l’on s’adapte, au mieux, même si on ne sait jamais ce qui nous attend demain.
N’oublions jamais que vieillir, ça commence dans la tête. Si on peut utiliser cette tête pour choisir de bons aliments, nourrir de bonnes pensées et choisir une bonne hygiène de vie, on pourra non seulement réussir à bien vieillir, mais surtout à vieillir sans rétrécir…
Cet article sera présenté dans le Magazine VIVRE, édition avril 2021.
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