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Art de vivre

Une formation de vie à Eastman

Cette formation, c’est l’arrimage parfait de deux visionnaires pour qui, leur métier n’est qu’un prétexte à vouloir changer le monde, un individu à la fois : Jocelyna Dubuc, la propriétaire du Spa Eastman et Benoit Lavigueur, entrepreneur en construction/conseiller d’Éco-Bâtisseur.

La formation porta sur l’écoconstruction/l’écorénovation : se questionner sur son entreprise en tourisme et pourquoi il faut voir un bâtiment, comme un écosystème complet qui est une partie prenante d’une expérience touristique réussie.

Mais l’impact d’avoir eu la chance de participer à cette formation innovante, m’affecte aussi personnellement. Je ne vois plus ma maison, les hôtels et les bâtiments touristiques de la même manière depuis mes 3 jours passés de décembre 2024 au Spa Eastman. Ce ne fut évidemment pas ma première formation reçue ou donnée en 50 ans de carrière, mais c’est celle qui m’interpelle le plus. À voir les réactions (et le bonheur) des autres participant.e.s à la fin du séjour, la satisfaction d’avoir cheminé et appris sur ce qu’est construire ou rénover réellement durable est évidente.

L’équipe qui a mis en place les pavillons OASIS (dont Benoit Lavigueur, en veston bleu et Jocelyna Dubuc de Spa Eastman).

MAIS IL Y A PLUS : Benoit Lavigueur – la référence en écoconstruction au Québec – en est le formateur. Il nous amène à penser autrement tout en détaillant dans une perspective durable, avec tests pratiques à l’appui (il a construit plus de 200 bâtiments), les coûts/bénéfices au pied carré de planchers, de toitures, de murs…

Quelques exemples de son approche innovante?
  • Avant de construire à neuf ou plus gros, pensez rénovation;
  • Au Québec nous passons 90 % de notre temps à l’intérieur, l’air intérieur est de 3 à 4 fois plus pollué qu’à l’extérieur, un bâtiment qui respire sainement peut faire la différence entre des clients qui s’endorment durant des réunions et un groupe de participants dynamiques; 
  • Choisir des matériaux et de l’ameublement qui sera encore à la mode dans 30 ans…
  • Construire au Québec durablement ne coûte en moyenne que 10 % de plus — la prime verte — mais cet investissement rapporte bien plus en économie d’énergie et en qualité de vie
  • Un bâtiment en tourisme peut directement contribuer à la qualité de l’expérience offerte aux visiteurs. Dans le nouveau pavillon Oasis où nous logions — l’un des bâtiments parmi les plus écologiques du Québec — la qualité de l’air intérieur, l’isolation du son entre les pièces, le très faible besoin énergétique, les serres intérieures et la contrôle des champs électromagnétiques contribuent au mieux-être du séjour;
  • Dans la pyramide des choix écoénergétiques, l’utilisation de panneaux solaires vient en dernier bien après, entre autres, l’isolation et la fenestration optimale;
  • Il n’y a pas qu’une seule façon de voir la construction écologique, tu peux avoir ta propre priorité : maison saine; performance énergétique; durabilité et simplicité; résilience et autonomie; empreinte écologique
  • Après la construction ou les rénos, de pouvoir — avec la technologie et sur une base quotidienne — mesurer sa consommation énergétique et de l’eau ou la qualité de l’air est essentiel pour faire, si nécessaire, des ajustements.

Une chambre Oasis. Notez le mur anti-magnétisme à la tête de lit, les meubles de provenance locale et l’intemporalité du décor.

MAIS IL Y A PLUS : une formation qui se donne dans un environnement naturel avec une mission claire (Spa Eastman) de transformer chacun des visiteurs par une approche holistique de la santé (mentale, spirituelle, sociale, physique et surtout alimentaire par une Cuisine ToniqueMC non seulement délicieuse, mais qui, dans mon cas, en 3 jours, m’a convaincue de ses bénéfices) vient démontrer avec éloquence qu’avoir une approche 360 de l’expérience touristique (activités, repas, bâtiments, chambres, personnel dédié et convaincu), c’est l’avenir de toute PME en tourisme. Plus le Québec aura d’entreprises avec cette approche, plus comme destination, nous saurons répondre aux attentes des voyageurs des prochaines décennies, cette vague inévitable à venir d’un nouveau tourisme, portée par les « multicrises » de nos sociétés.

Le premier groupe de la nouvelle formation en écoconstruction. 3 décembre 2024. 

En conclusion

Le secteur du bâtiment, de la construction représente plus du 1/5 des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un impact qui va s’accroître selon l’ONU avec un doublement des surfaces construites d’ici 2060 sur le globe. De plus, d’après les recherches des Nations Unies (ONU), dans un scénario de statu quo, d’ici 2050, le tourisme pourrait générer une augmentation de 154 % de la consommation d’énergie, de 131 % des émissions de gaz à effet de serre, de 152 % de la consommation d’eau et de 251 % des déchets solides. 

Agir comme entrepreneur.e responsablement et participer au changement tout en assurant sa rentabilité passe nécessairement par un bâti plus écologique basé sur la réalité du Québec et qui va au-delà de l’ajout de panneaux solaires et de thermopompes. Offrir une expérience touristique optimale peut et devrait comprendre les impacts positifs résultant d’une écoconstruction neuve ou d’une écorénovation. 

Je laisse le mot de la fin à Benoit Lavigueur (contre intuitif pour un entrepreneur en construction comme lui !) : « Le meilleur projet en construction écologique est celui qu’on ne fait pas et le 2e meilleur projet écologique est celui qu’on réfléchit avant de le faire. »

Cet article est signé par
Jean-Michel Perron

Consultant en tourisme et président de la firme PAR conseils.

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